Gabriel Matzneff, un pédophile au cœur de la République
De Mitterrand aux « moins de 16 ans »

O. Annichini

Pour François Mitterrand, Gabriel Matzneff, qui l'avait soutenu à la présidentielle de 1965, était le "Drieu la Rochelle" de sa génération (photo DR)

Mémoire des années 1970 où chez certains intellectuels, la pédophilie était encore considérée comme un art de vivre, les carnets noirs de l’écrivain Gabriel Matzneff ont été épluchés par le journaliste Olivier Annichini. Nous feuilletonnons en série d’été chaque mercredi son manuscrit refusé par des éditeurs.

Début 2020, après la publication par Vanessa Springora du Consentement, livre dans lequel L’éditrice parisienne raconte le traumatisme qu’a représenté pour elle sa liaison précoce avec Gabriel Matzneff, on découvre avec stupéfaction le réseau dont l’écrivain pédophile bénéficie au sein de l’intelligentsia parisienne. 

De mon côté, moi, que mes amis surnomment Saint-Thomas, je demande à voir. Sur les événements évoqués par Vanessa Springora ou d’autres témoins de l’époque, qu'a pu écrire l'accusé, littérature qui maintenant pourrait lui assurer un alibi ? Donc une priorité, se procurer ses ouvrages. Rien de plus facile, grâce à Internet, je peux acheter chez un bouquiniste proche de Aix-en-Provence tout un lot de journaux intimes de Matzneff, huit volumes, qui courent de 1970 à 1988.

Piqué par la curiosité, après une première rafale d'achats, je décide de faire main basse sur tous les tomes du journal intime de Matzneff, comme on complète une collection, comme on assemble les pièces d'un puzzle pour reconstituer une fresque. Grâce à la foire aux livres que propose le web, j'y suis parvenu.

Vous devez être abonné.e pour voir ce contenu

Déjà abonné.e ?