Corruption à Bruxelles
Les  » barbouzes  » marocaines dans la tourmente

Ali Lmrabet

Deux mois après appris que le Maroc avait corrompu des eurodéputés, le parlement européen a voté une résolution critiquant les atteintes aux libertés et à la presse dans le royaume de Mohammed VI (photo DR)

 Longtemps chouchou de l’Europe, le Maroc voit les secrets de son appareil d’Etat et de ses méthodes " barbouzardes " exposés au gré des révélations du « Marocgate ». Le 19 janvier, le parlement européen de Strasbourg a voté une résolution appelant le régime de Mohammed VI à mieux respecter la liberté d’expression et dénonçant le sort des journalistes emprisonnés.

18 janvier 2023. En cette veille de vote à Strasbourg, des eurodéputés rassemblés dans l'hémicycle du parlement européen n’ont pas de mots assez durs pour fustiger le royaume du Maroc : « régime dictatorial », « État autoritaire », « intimidations policières », « chantage »,« pots de vin », « espionnage », « répression »,« tortures », « contrôle absolu sur les médias », « absence de libertés »,», « journalistes emprisonnés », « prisonniers politiques et d'opinion partout » etc. ….  

C’est du jamais vu. Certes, il y a 18 mois, les euro-parlementaires avaient déjà tiré les oreilles de la monarchie alaouite, mais c’était pour une affaire d’immigration clandestine. Une ligne rouge pour l’Europe. En mai 2021, Rabat avait en effet eu le mauvais goût de lâcher contre l’enclave espagnole de Ceuta, au nord du Maroc, 10 000 migrants dont un tiers d’écoliers mineurs qui pensaient assister gratuitement à un match de football du FC Barcelone… 

L’eurodéputé macroniste Dominique Riquet a tenté d’aider les Marocains 

Cette fois, la résolution que les députés européens s’apprêtent à voter porte sur les atteintes à la liberté d’expression et sur l’emprisonnement de journalistes à l’issue de parodies de procès. Sans surprise, le texte sera voté à une large majorité malgré quelques tentatives désespérées du Maroc pour limiter la casse... avec parfois des complicités macronistes !

Comme Off Investigation l’a appris, l’ancien maire de Valenciennes et actuel député européen français du groupe Renew, Dominique Riquet, a transmis « pour avis » une copie de la proposition de son groupe à des membres d’une délégation parlementaire marocaine dépêchée à Strasbourg pour tenter d’éteindre l’incendie. Avant même sa présentation aux autres groupes parlementaires européens… 

Vous devez être abonné.e pour voir ce contenu

Déjà abonné.e ?