Congrégation du Bon Pasteur : le « Bétharram » des filles placées



De gauche à droite : Yolande, Eveline, Marie-Christine, anciennes pensionnaires de la Congrégation du Bon Pasteur | Photomontage Off Investigation

Après l’affaire Bétharram, la Congrégation Notre Dame de la Charité du Bon Pasteur est sur la sellette. Fondée en 1835 pour "rééduquer les filles difficiles" et aujourd'hui implantée dans 74 pays, elle est accusée par d'anciennes pensionnaires de "travail forcé", de "viols médicaux" ou encore d'humiliations répétées. Elles ont écrit à François Bayrou qui ne leur a pas répondu à ce jour.

Fondée à Angers en 1835 par la religieuse Marie Euphrasie Pelletier pour « rééduquer les filles difficiles » dans une « mission moralisatrice et rédemptrice », et actuellement représentée par Sœur Marie Luc Bailly, la Congrégation Notre Dame de la Charité du Bon Pasteur a géré pendant plus d'un siècle et demi de nombreux établissements en France et dans d'autres pays (Pays-Bas, Espagne, Irlande, Canada ou encore Australie). Autoritaires et humiliantes, leurs méthodes ont laissé de lourdes séquelles chez celles qui y ont été placées, enfants, contre leur volonté.

À l'heure où l'affaire Bétharram refait surface et qu'une commission d’enquête parlementaire se penche « sur les modalités du contrôle par l’Etat des violences dans les établissements scolaires », plusieurs victimes des établissements du Bon Pasteur ont accepté de témoigner pour Off Investigation.

Un combat pour faire reconnaître des violences institutionnelles

Longtemps réduites au silence, d'anciennes pensionnaires ont créé en 2021 l'Association des Filles du Bon Pasteur. Depuis 2008, elles recensent des témoignages sur des forums et des pages Facebook. Leur démarche vise à faire reconnaître les violences institutionnelles qu'elles ont subies, leurs souffrances et le travail forcé auquel elles ont été soumises, sous la coordination de l'État et de la Congrégation.

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