LeDuQ et Orian Lempereur-Castelli

À Paris, face à quelques centaines de jeunes commerçants, artisans, cuisiniers, policiers ou militaires Afghans ayant fui le régime des talibans et bien souvent demandé un asile politique en France, le gouvernement Borne déploie une politique de harcèlement répressif à rebours des engagements de l'exécutif mais aussi du droit international.
Dans des espaces étroits sous le métro aérien, entre les stations Barbès et Stalingrad, au milieu des voies du boulevard de La Chapelle, des exilés venus d’Afghanistan se retrouvent en cet hiver 2023. Malgré l’inconfort et le froid, ces Afghans ne veulent pas quitter cette zone de précarité absolue, car ils espèrent une « tchapa », mise à l’abri en pachtoune. La visibilité de leur présence dans ce quartier populaire de Paris oblige en effet les autorités à organiser des opérations de « sécurisation de personne ».
Cela signifie que régulièrement, les services de l’État acheminent des cars pour embarquer les exilés et les répartir dans toute la France. Ces opérations (19 en 2022) ne sont jamais annoncées à l'avance et n’offrent pas de solutions pérennes. Souvent, les exilés se retrouvent à nouveau dans la rue quelques semaines plus tard, afin de libérer la place pour d’autres exilés, qui seront à leur tour renvoyés à la rue...