Charity business
Vente aux enchères Only Watch : un parfum de scandale

Luc Pettavino portrait
Luc Pettavino, fondateur de la vente aux enchères Only Watch et chairman de l'Association monégasque contre les myopathies (c) Only Watch / Association Monégasque contre les Myopathies

Off Investigation se plonge dans les coulisses d’Only Watch, l’une des ventes aux enchères caritatives les plus prisées au monde. Au menu, des montres d’exception, la famille princière de Monaco, des startups en biotechnologies, les secrets bancaires monégasque et suisse et des… macronistes.

Le 5 novembre prochain se tiendra à Genève l’une des ventes aux enchères de montres parmi les plus prisées au monde. Baptisé Only Watch, cet évènement caritatif parrainé par le prince Albert de Monaco et destiné à lutter contre les myopathies se tient tous les deux ans depuis 2005. Cette année, ce sont à l’origine 73 maisons horlogères de renom (Patek Philippe, Audemars Piguet, Piaget, TAG Heuer…) qui ont créé une pièce unique pour l’occasion qui sera ensuite attribuée lors d’enchères orchestrées par Christie’s.

Les sommes récoltées depuis les débuts d’Only Watch sont faramineuses : environ 100 millions d’euros. « C’est un rendez-vous important qui se tient à Genève, au cœur de la place horlogère mondiale. En 2019, une Patek Philippe Grandmaster Chime en acier s’est vendue à 31 millions de francs suisses, soit 28,2 millions d’euros. Ca en fait la montre la plus chère au monde vendue aux enchères. Le nom de l’acheteur n’a pas été rendu public mais il s’agirait d’un businessman thaïlandais » explique Grégory Pons, patron de l’excellent site spécialisé Business Montres.

Only Watch est l’œuvre d’un homme : Luc Pettavino, un discret Monégasque qui a longtemps dirigé le Monaco Yacht Show, où les plus beaux bateaux de plaisance se donnent rendez-vous. Son engagement total dans la lutte contre les myopathies trouve son origine dans un drame intime et familial. En 2016, son fils Paul décède à l’âge de 21 ans d’une myopathie de Duchenne. Il n’existe pas, à ce jour, de remède à cette maladie qui touche environ 1 garçon sur 3500 et où les muscles s’affaiblissent au fil des années entraînant une mort prématurée.   

Où sont passés les 100 millions récoltés depuis 2005 ?

Luc Pettavino fonde alors en 2001, avec l’aide d’autres parents d’enfants touchés par cette maladie, l’Association monégasque contre les myopathies (AMM). Pour se financer, l’AMM lance la vente aux enchères Only Watch et décide ensuite d’attribuer les fonds à des projets visant, pour la plupart, à lutter contre la myopathie de Duchenne.

A moins d’un mois de la vente du 5 novembre prochain, un vent mauvais s’est levé et une question revient en boucle : où sont allés les cent millions d’euros récoltés depuis 2005 ? Le premier à avoir brisé l’omerta est le journaliste Grégory Pons et son site web Business Montres. Il a rapidement été rejoint par le compte Instagram d’un certain « Santa Laura », l’un des principaux collectionneurs de montres (et de voitures) basé à Singapour qui préfère rester anonyme.

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