Annoncé par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin en octobre 2022 comme une des solutions à l’insécurité de la ville, un Centre de Rétention Administrative qui doit voir le jour en 2027 à Nantes fait grincer des dents. Face à ce projet, associations, collectifs, élus, syndicats et militants s’organisent et la fronde grandit face à cette énième fuite en avant sécuritaire.
Lors du “Festival Anti-CRA” qui a eu lieu le 27 avril aux ateliers de Bitche (lieu associatif à Nantes), personne n’avait la tête à la fête. L'événement réunissait une partie des opposants à un projet de Centre de Rétention Administrative (CRA) qui doit voir le jour d’ici 2027 dans la ville. D’après la Cimade, association de solidarité et de soutien aux migrants, le CRA est "un lieu d’enfermement dans lequel l’administration place des personnes étrangères pour mettre en œuvre leur éloignement. Elles n’y sont pas enfermées pour des crimes ou des délits, mais pour la simple raison qu’elles se trouvent sur le territoire français en situation irrégulière”. En 2023, 45 000 personnes ont été enfermées dans ces centres, dont 28 000 pour le seul département de Mayotte.
Au centre de la salle, entourés par les centaines de personnes présentes, une table ronde réunit Andy Kerbrat, député de la 2e circonscription de la Loire-Atlantique, Eloïse Girard, intervenante en CRA pour la Cimade, et Flor Tercero, avocate en CRA à Toulouse. Tous sont en contact avec ces centres de rétentions et les personnes qui y sont enfermées, tous y décrivent une zone de non droit, des violences psychiques et physiques, l’insalubrité des locaux, le manque d'accès aux soins. “C’est un monde très opaque, peu de gens savent qu’en réalité, un CRA, c’est une prison” explique le député LFI-NUPES, Andy Kerbrat, qui a pu en visiter à l’appel d’associations : "J'ai eu l’occasion de discuter avec de nombreuses personnes enfermées dans ces centres, pour celles qui sont déjà allées en prison, toutes me le disent : la prison, c’est mieux que le CRA.”