
La vaste enquête publique sur l’approvisionnement en bois de la centrale biomasse de Gardanne, près de Marseille, s’achève ce 6 juin. Elle a été l’occasion pour son exploitant, GazelEnergie, filiale du groupe énergétique du milliardaire Daniel Kretinsky, de diffuser propos flous et mensonges pour tenter de justifier son projet. Mais ce dernier est une menace pour les forêts dans un périmètre de plusieurs centaines de kilomètres.
Jean-Luc Debard habite à 500 mètres de la plus grande centrale biomasse de France qui se situe entre Gardanne et Meyreuil, dans les Bouches-du-Rhône. Membre d’Alternatiba Pays-Daix et opposant historique à ce projet industriel, il tracte sans relâche depuis près d’un mois pour alerter sur le « saccage » des forêts en cours. « Plusieurs dizaines de camions chargés de bois arrivent ici chaque jour, du port de Fos ou d’ailleurs », se désole-t-il.
Après une année 2024 à l’arrêt, c’est grâce à un contrat exorbitant de 800 millions d'euros sur huit ans, signé en janvier 2025 entre l’Etat et l’exploitant GazelEnergie, que l’unité 4 de l’ancienne centrale à charbon, reconvertie tant bien que mal à la biomasse en 2013, a pu repartir. Mais aujourd’hui comme hier, le rendement énergétique dépasse rarement les 30%. L’équivalent de sept arbres sur dix sont donc brûlés sans pour autant produire de cette électricité dite « renouvelable », à partir de la vapeur d’eau liée à la combustion de bois.
Comme le prévoit la loi, les pouvoirs publics ont organisé du 5 mai au 6 juin 2025 une enquête publique pour évaluer l’impact environnemental de l’approvisionnement en bois de la centrale. Inédite de par son ampleur, cette consultation s’étale sur trois régions : PACA, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes. Les conclusions et l’avis de la commission devraient être connus courant juillet. Une première consultation de ce type avait été réalisée en 2012, avec un avis favorable à la clé.