Aux origines de la guerre entre France TV et Canal+

De gauche à droite : Patrick Menais, Cyril Hanouna, Vincent Bolloré  | Photomontage Off Investigation

France Télévisions est sous haute tension entre la nomination imminente de son nouveau président et le projet de création d’une holding regroupant la télé publique avec Radio France et l’Ina. Cette actualité brûlante est l’occasion de revenir sur les origines de la guerre que livre sans relâche Canal+ à France TV depuis dix ans.

En 2015, lorsque Vincent Bolloré prend brutalement le contrôle de Canal+, il a besoin d’alliés pour éradiquer l’impertinence de la chaîne cryptée. Cyril Hanouna répondra présent sans états d’âme. Les saltimbanques de la chaîne cryptée, toujours enclins à moquer les puissants, lui trouvent rapidement un surnom : « le caniche de Bolloré ». 

Il sera rejoint par une célèbre animatrice maison : Maïtena Biraben. Cette dernière profitera de l’éviction d’Antoine de Caunes de la présentation du Grand Journal, un talk-show du soir alors très prisé des bobos parisiens, pour prendre sa place. Quand elle débarque fièrement au début du mois de septembre 2015 à la tête d’un Grand Journal « bollorisé » et privé des Guignols de l’info, elle ne mesure pas encore l’enfer qu’elle va vivre. Elle se montre pourtant conciliante avec la nouvelle ligne réactionnaire prônée par Vincent Bolloré. L’invité de sa première émission est ainsi Manuel Valls… Quelques jours plus tard, elle en rajoute une couche, déclarant dans l’émission du Grand Journal, toujours sur Canal+, que le Front National (l’ancien nom du RN) tient un « discours de vérité ». 


Dans les couloirs de la chaîne cryptée, on manque de s’étrangler. Fondée par André Rousselet, sous la présidence de François Mitterrand, marquée à gauche, Canal+ n’a pas pour habitude de rendre hommage au parti d’extrême-droite. 

A Canal+, les faux-semblants volent en éclat

Figure historique de la chaîne, Patrick Menais est alors aux commandes du Zapping, une célèbre émission qu’il a fondée et qui sélectionne les extraits les plus croquignolesques du PAF. Dès le lendemain, il diffuse dans son Zapping quotidien les déclarations pro-Front National de Maïtena Biraben.

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