
Exclusif | La société Atosca a-t-elle violé les règles des marchés publics dans l'appel d'offres pour la construction de l'autoroute A69, entre Castres et Toulouse ? Off Investigation a découvert que certains coûts induits du projet auraient été escamotés par le concessionnaire autoroutier. Dans cette affaire, l'Etat risque une procédure au pénal pour délit de favoritisme.
Pour ses travaux de terrassement des 53 kilomètres entre Castres et Toulouse, la société de concession Atosca a toujours présenté son projet d’une « autoroute vertueuse » en annonçant l’optimisation des remblais et la réutilisation de la terre de part et d’autre du tracé de l’A69. Mais pour construire une autoroute, cela ne suffit pas. Il faut également des cailloux qu’on appelle « granulats », nécessaires pour stabiliser la route avant de la goudronner.
Quatre mois après l’autorisation donnée à Atosca de commencer le chantier, à l’été 2023, le schéma régional des carrières d’Occitanie, révélait qu’Atosca avait fait valoir « un besoin en granulats de 2,6 millions de tonnes au total ». Cela représente l’aller-retour de 130 000 camions de 20 tonnes, sans compter la pollution et les nuisances. Etabli par le préfet de l’Occitanie, ce document administratif a été découvert par la commission d’enquête parlementaire sur le montage juridique et financier du projet d’autoroute de l’A69 entre Verfeil et Toulouse au printemps 2024.
