
Arthur Sarradin est journaliste et couvre le Proche-Orient pour différents médias dont Libération et Radio France. Quand le despote Bachar al-Assad est renversé en décembre 2024, il se trouve en Syrie. Et assiste à l’ouverture des sinistres geôles du régime. Il en tire un livre choc, « Le nom des ombres – Sortir de l’enfer concentrationnaire syrien ». L’occasion de l’interviewer sur la situation actuelle de ce pays qui ne fait plus la Une des médias mainstream.
Bientôt un an après la chute du régime de Bachar Al-Assad, quelle est concrètement la situation en Syrie ?
Aujourd’hui, la Syrie est ravagée. Le premier défi, c’est la reconstruction matérielle [le budget nécessaire a été estimé à au moins 216 milliards de dollars par la Banque Mondiale dans une étude publiée le 21 octobre 2025]. La société est aussi complètement fragmentée. On compte plus de deux millions de réfugiés rien qu’au Liban, mais aussi en Turquie ou en Europe. C’est un chaos administratif et institutionnel qui crée des situations souvent absurdes pour faire reconnaître une maison, un bien ou une personne qui s’est faite passer pour morte.
