
EXCLUSIF. Après l'attentat meurtrier du 7 janvier 2015, Charlie Hebdo a vu affluer une manne financière considérable qui, en interne, a généré inquiétudes et revendications. Redistribution du capital jugée insuffisante, conflits juridiques impliquant la direction, investissements dans la pierre, initiatives avortées… Qu'est devenu le "trésor de guerre" de Charlie Hebdo ?
Le 7 janvier 2015, l’attentat terroriste des frères Kouachi contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo faisait 12 victimes, assassinées à la Kalashnikov. Quelques jours plus tard, une foule de plus de quatre millions de personnes défilait dans plusieurs villes de France. En présence de dizaines de représentants et de chefs d'Etat étrangers (Angela Merkel, David Cameron, Mahmoud Abbas, etc.), naissait le fameux slogan « Je suis Charlie ».
Il y a 10 ans, l’attentat terroriste islamiste visant #Charlie faisait 12 morts. Une tuerie qui s'alourdira avec l'attaque de Montrouge et celle de l'Hyper Cacher de Porte de Vincennes. #PlusJamaisÇa pic.twitter.com/YZ7cKERkyh
— Off Investigation (@Offinvestigatio) January 7, 2025
Un mois après cet attentat sanglant, le 7 février 2015, une édition spéciale du journal baptisée « numéro des survivants » était diffusée à près de huit millions d’exemplaires. En un mois, l'hebdomadaire passait de 10 000 à 250 000 abonnés. Une vague de dons, émanant de 36 000 soutiens de 84 pays différents rapportait en outre au journal près de 4,3 millions d'euros. Une somme intégralement reversée aux victimes et à leurs familles. Fin 2015, le chiffre d'affaires des Éditions Rotative, la société éditrice de Charlie Hebdo, atteignait le record historique de 64 millions d'euros. Le bénéfice opérationnel (qui n'intègre pas les charges et produits financiers, ni les impôts) atteignait 24 millions d'euros.