
EXCLUSIF. Bras financier de la France à l’étranger, l’Agence française de développement (AFD) a déversé 22 millions d'euros dans un projet visant à développer l'accès à l'eau potable en Mauritanie. Problème : il s'est transformé en fiasco et aurait surtout enrichi de puissants alliés de Paris dans la région.
C’est une terre brûlée de soleil et de désespoir. Nous sommes dans une région du sud de la Mauritanie où pas grand-chose ne pousse, à part les casernes militaires et les checkpoints de gendarmes. Le Sénégal est tout proche, juste de l’autre côté du fleuve, mais c’est un autre monde. Ici règne la peur, et les populations afro mauritaniennes qui habitent dans la vallée du fleuve Sénégal tremblent sous 40° C à l’ombre. Il faut dire que le pouvoir central à Nouakchott est aux mains de militaires beïdanes, les « maures blancs » comme on les appelle.
Les présidents successifs, tous issus de cette communauté arabo-berbère, n’ont pas hésité à instaurer un véritable racisme d’Etat envers les populations à la peau plus foncée : « un apartheid », nous soutient un membre du parti du principal opposant, Biram Dah Abeid, qui a fait du combat contre l’esclavage (encore répandu dans le pays, malgré l’interdiction officielle) son cheval de bataille.