A69 : Un châtelain entre en guerre

Près du chateau de Maurens Scopont (Tarn), le tracé de l'A69 doit passer à 180 mètres de l'unique pavillon gothique romantique d'Occitanie. Furieux, son propriétaire accuse le concessionnaire Atosca de ne pas respecter la loi et la protection des monuments historiques.

Le patrimoine français se dresse face à l’A69. Et pour voir le jour, cette dernière devra lui passer dessus. Situé au cœur de la vallée du Tarn et comportant l’unique pavillon romantique néogothique d’Occitanie, le domaine du château de Scopont bénéficie du titre de monument historique.

Depuis quelques mois, Bernard d’Ingrando, le maître des lieux, est en guerre contre le concessionnaire du chantier (ATOSCA) et des élus locaux. En cause : la distance qui sépare le futur chantier de son pavillon romantique néo-gothique. En effet, si elle voit le jour, l’A69 passera à 180 mètres de l’édifice. Bernard d’Ingrando expose le problème : « Je suis en colère parce que le concessionnaire de cette autoroute ne respecte pas la loi qui impose de se tenir à 500 mètres d’un monument historique classé. »

"Si on a plus d'eau, il n'y a plus de vie"

Bernard D'Ingrando, propritaire du chateau de Scopont

Selon le châtelain, l’A69 représenterait un préjudice environnemental lourd de conséquences. Concentration de la pollution, nuisances sonores et risque mortel pour la faune du parc. Il s’inquiète : « Ici, c’est une zone humide. Il y a un chêne qui a 600 ans, des platanes qui ont trois ou quatre siècles. Nous avons des chevreuils dans le parc, des oiseaux partout". Selon lui, l'autoroute va perturber l'irrigation du secteur : " Cette route va créer un barrage hydraulique. Si on a plus d’eau il n’y a plus de vie. »

Le code du patrimoine est pourtant clair. Dans l'article L632-2 concernant les abords des monuments historiques, il est indiqué que "la grande majorité des demandes d'autorisation de travaux" dans le périmètre délimité des abords d’un de ces monuments, sont soumis à "l’accord de l'architecte des bâtiments de France (ABF)".

image de la loi qui devrait être respectée par Atosca

Problème : dans l’enquête publique qui avait été commandée par le tribunal administratif de Toulouse et publiée le 9 février 2023, l’Architecte des bâtiments de France de la direction nationale des affaires culturelles (DRAC) rend un avis conforme, mais avec des conditions concernant le passage de l’A69 près du château : « il convient, d’éloigner l’autoroute du château de MAURENS-SCOPONT et de prévoir un accompagnement végétal conséquent. »

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