A 69 : le lobby autoroutier repasse à l’offensive sous la protection de l’Etat

Depuis mardi 29 août, à trois jours de la fin de la période de nidification des oiseaux et donc de la possible reprise des abattages d’arbres, un important dispositif de gendarmerie est déployé à Vendine (Haute Garonne). L’opération laisse présager une reprise des travaux de l’autoroute A69, au grand dam des écologistes qui dénoncent un projet coûteux, inutile, et attentatoire à l'environnement.

Depuis ce printemps, ou des écologistes du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) et d'Extinction-rebellion (XR) avaient grimpé dans les platanes de Vendine pour empêcher qu’ils soient abattus, la petite commune de Haute Garonne était devenu le symbole de l’opposition citoyenne au projet d’autoroute A69. 

Censé faire gagner une douzaine de minutes sur le trajet Castres/Toulouse (actuellement assuré par une nationale très roulante à deux, trois, voire quatre voies), ce nouveau projet pharaonique du lobby autoroutier soulève depuis plusieurs années une importante opposition locale. Un collectif d'opposants s'est même crée sous le nom "La voix est libre".

« On a payé la nationale, et maintenant, il va falloir repayer pour circuler? »

Thomas Brail, fondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA)

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Thomas Brail, fondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) s’alarme que le projet prévoit d’artificialiser près de 400 hectares de terres agricoles. Dans une vidéo publiée sur X (twitter) le 30 aout, il dénonçait un « impressionnant dispositif mis en place pour abattre ces magnifiques platanes qui n’ont plus que quelques heures à vivre ». Selon lui, le projet d'autoroute A69 est « complètement inutile et anachronique ».

Autre problème: la privatisation de l'axe Toulouse-Castres va coûter cher (environ 450 millions d’euros) et sera financée par un péage à 17 euros qui heurte beaucoup d’habitants: « Qui pourra se payer le trajet? » S’interroge un vieux vendinois interrogé sur place par Off Investigation. Une question d’autant plus légitime que le trajet de l’autoroute privatisera en partie la nationale 126, actuellement gratuite. « C’est nous qui l’avons payée, avec nos impôts, s‘étrangle Thomas Brail, et maintenant, il va falloir repayer pour circuler ? »

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