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Interrogé le 4 février sur l’implication de l’Élysée et de Matignon dans la vente d’eaux nocives par Nestlé, Emmanuel Macron a éludé la question. Un silence qui rappelle le lucratif deal Pfizer-Nestlé, auquel il a pris part chez Rothschild en 2012.
Rien à déclarer. C’est en substance la réaction d’Emmanuel Macron après les nouvelles révélations explosives du Monde et de Radio France qui affirment que l’Elysée et Matignon ont laissé le groupe commercialiser des eaux non conformes à la réglementation et dangereuses pour la santé, malgré les recommandations d’interdiction des autorités sanitaires. Plusieurs dizaines de documents attestent que « l’exécutif a privilégié les intérêts de Nestlé au détriment des consommateurs en laissant le groupe suisse continuer à commercialiser une eau qu’il savait non seulement non conforme à la réglementation mais aussi à risque pour la santé », rapporte en effet Le Monde.
La macronie ouvre grand le parapluie
Contactés par les auteurs de l’enquête, des membres de la macronie ouvrent grand le parapluie. Elisabeth Borne, alors Première ministre ? « Le sujet ne lui a jamais été remonté », selon son entourage. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie ? « Il a appris l’affaire dans la presse », avancent ses proches. L’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, souffre lui aussi d’une étrange amnésie tout comme sa successeure, Agnès Firmin-Le Bodo, qui « réserve » ses explications à la commission d’enquête au Sénat.
Emmanuel Macron préfère garder le silence. « Je ne vais pas faire de commentaires sur [ce sujet], il faut que chacun fasse son travail, moi je ne suis pas au courant de ces choses-là », a déclaré le président de la République aux journalistes ce 4 février, interrogé sur ce nouveau scandale lors de son déplacement à l’Institut contre le cancer Gustave Roussy, à Villejuif (Val-de-Marne), pour présenter son plan cancer. Avant de se reprendre et d’ajouter devant les caméras: « Il n’y a d’entente avec personne, il n’y a pas de connivence avec qui que ce soit », a assuré le chef de l’Etat aux journalistes.
🚨 « Pas d’entente, pas de connivence »
— Cyril Adriaens-Allemand (@cyriladriaens) February 4, 2025
Réaction d’Emmanuel Macron aux révélations de @radiofrance et @lemondefr sur les eaux de @Nestle pic.twitter.com/Z6b9gyHA6V
Comment expliquer le mutisme d’Emmanuel Macron sur le sujet, alors que le président de la République est connu pour sa volonté de persuader ses interlocuteurs ? La prudence présidentielle et le droit au silence invoqués par le locataire de l’Elysée s’expliquent peut-être par ses liens étroits avec la multinationale suisse visée par le scandale.
En 2012, alors associé-gérant de la banque Rothschild, Emmanuel Macron participe en effet à un énorme « deal » à neuf milliards d’euros pour l’acquisition de la branche nutrition infantile de l’Américain Pfizer par Nestlé.
⚡ MACRON LORS DU DEAL PFIZER/NESTLÉ (2012)
— Off Investigation (@Offinvestigatio) May 26, 2023
👉 "J'ai le week-end pour convaincre Nestlé de remonter son prix"
👉 "Si j'y arrive, je suis riche !"
👉 Décryptage de son collègue F. Henrot@RothschildCo @EmmanuelMacron
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C’est lors de sa nomination au poste de ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique en 2014 que la déclaration de patrimoine d’Emmanuel Macron suscite des interrogations : l’ancien banquier d’affaires affirme n’avoir touché que quelques centaines de milliers d’euros d’honoraire après le deal passé par Nestlé, un montant bien en deçà des sommes habituelles touchées dans ce genre de transactions, comme nous le révélions dès 2022. De quoi nourrir les soupçons de versements envoyés dans des trusts à l’étranger. Sur ce sujet, comme tant d’autres affaires qui émaillent ses deux quinquennats, Emmanuel Macron navigue en eaux troubles.