Sarko candidat
Bouygues, Bolloré et Lagardère aux petits soins (4-42)

Jean-Baptiste Rivoire 

Nicolas Sarkozy et Vincent Bolloré en 2006 (photo DR)

Une fois Nicolas Sarkozy revenu en grâce auprès de Jacques Chirac - au point d’être nommé ministre de l’intérieur en 2002 - il va se concentrer sur un nouvel objectif politique : la présidentielle de 2007. Dans sa course à la présidence, l'ancien avocat d'affaires va être constamment soutenu par d'anciens clients ou de puissants oligarques comme Martin Bouygues, propriétaire du groupe TF1, Vincent Bolloré (D8, Direct matin) ou Arnaud Lagardère (Paris Match, le JDD, Europe 1, ...). Tous sont persuadés qu'une fois à l'Elysée, Nicolas Sarkozy continuera à se faire l'avocat de leurs intérêts.

En 2004, Serge Dassault rachète au groupe Hersant la Socpresse et Le Figaro. En 2005, Vincent Bolloré, déja propriétaire de Direct Matin, lance sa chaîne D8 sur la TNT. Martin Bouygues, le propriétaire de TF1 et de LCI, a été choisi par le couple Sarkozy pour être le parrain de leur fils, Louis, tout comme Bernard Arnault, patron du groupe LVMH et propriétaire des Echos. Quant à Arnaud Lagardère, présent dans l’aéronautique, l’armement, l’édition et la presse, il va carrément mettre tout son empire de médias au service de la candidature Sarkozy.

" Double casquette "

Quelques mois avant la mort de son père en 2003, Nicolas Sarkozy avait promis au patriarche de « veiller sur son fils ». Selon une enquête de Mediapart, en 2004 il aurait profité de sa double casquette de ministre du Budget et d’avocat du groupe Lagardère pour que son ami Arnaud puisse ne pas payer trop d’impôts sur la succession : « Une dizaine de millions d’euros seulement », une « misère » par rapport aux 320 millions transmis par son père, écrira notre confrère Laurent Mauduit. Le ministre du Budget a-t-il aidé Arnaud Lagardère dans l’espoir d’être soutenu par Paris Match, Europe 1 et Le JDD pour la présidentielle de 2007 ?
L’arrangement fiscal avait en tout cas choqué François Bayrou : « Arnaud Lagardère ne fait pas mystère de l’aide que lui a apporté Nicolas Sarkozy, alors ministre des Finances, en 2004. Chacun sait que le ministre des Finances est maître des transactions fiscales, notamment lorsqu’il s’agit de droits de succession. » Le ministre aurait-il aidé son ami marchand d'armes? « Le climat entre les deux hommes a permis de faciliter les solutions dans le cadre de cette succession », reconnaîtra Claude Guéant sur France 2 quelques années plus tard.

Vous devez être abonné.e pour voir ce contenu

Déjà abonné.e ?